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Édito

Mes adieux sans complexe

Ceci est la sixième lettre d’information – L’Idip sans complexe - et mon dernier éditorial. Le premier numéro a été publié en novembre 2014 et raconte la première année d’activités de l’Idip, établi en 2013. Nous y évoquons les effets de l’Idipisation pour soutenir le développement de la pédagogie de l’enseignement supérieur et accompagner celles et ceux qui ont envie de s’aventurer dans l’univers fascinant de l’innovation pédagogique.

Aujourd’hui, nous célébrons trois années de travail et force est de constater que nous avons parcouru du chemin depuis les premières rencontres organisées au sommet de la Tour de chimie. Dans quelques jours, je quitte l’Université de Strasbourg et la direction de l’Idip. Ma mission qui consistait à mettre sur pied une structure de pédagogie universitaire et d’accompagner le changement est terminée. L’Idip est désormais solidement installé sur ses piliers et bien implanté dans le paysage de l’Université de Strasbourg.

Le voyage de ces trois dernières années a été somptueux. Tous ensemble, nous avons emprunté les sentiers de la transformation. Nous avons exploré les bénéfices de la co-construction avec les enseignants et les étudiants. Nous avons vécu le décloisonnement sous des formes variées. Nous avons osé des expérimentations insolites afin d’en observer les effets. C’est tout cela, l’effet Idip. Ce chemin de l’innovation n’a pas été de tout repos non plus : il a souvent été parsemé d’obstacles administratifs et logistiques, entre le démarrage de la gestion des projets IdEx et les déménagements.

Au début, face à mes premières propositions, j’ai souvent entendu « En France, c’est pas possible ! » Il n’en fallait pas plus pour que je comprenne le sens de ma présence, ici à Strasbourg : rendre l’impossible possible.  C’est l’essence même des projets des Investissements d’Avenir, dont l’IdEx qui chapeaute l’Idip, qui visent à combler le déficit d’optimisme en France et à favoriser l’inventivité nécessaire à l’innovation. L’expérience menée à l’Idip démontre que, même en France et de surcroît en matière de pédagogie, il est possible de changer, malgré l’inertie et les résistances naturelles au changement.

La création de l’Idip a été une formidable expérience, un voyage d’apprentissage dont nous sortons tous transformés et grandis. J’éprouve de la gratitude pour la chance qui m’a été donnée de vivre cette aventure et de pouvoir honorer ma passion pour le développement de l’enseignement supérieur et la conduite du changement. Au cours du voyage,  j’ai pu affiner ma philosophie de travail et la partager avec toutes les personnes intéressées à réformer l’enseignement supérieur. J’ai pu clarifier les valeurs qui me paraissent essentielles pour s’inscrire dans une approche de leadership serviteur, soit être au service des projets des autres. Il s’agit, avant tout, d’être au service des projets de formation de nos étudiants, sans tomber dans le piège de la recette facile aux effets prétendument infaillibles.  J’espère avoir pu incarner au quotidien ces valeurs et avoir rempli ma mission auprès des personnes qui m’ont fait confiance. L’aventure m’a fait prendre conscience de ce qui est le plus important pour moi dans mon travail : proposer une démarche qui permet aux individus et aux collectifs de devenir des créateurs et des innovateurs dans des systèmes à fortes contraintes. Au cours du voyage, j’ai pu constater la richesse du terreau avec les ressources, les outils et les personnes qui vont transformer le système d’enseignement supérieur.

Mes remerciements vont d’abord à mes compagnons de route, les membres de l’équipe de l’Idip - Christian, Marion,  Simon, Stella et Stéphanie – qui, en fidèles matelots du bateau, ont participé à la navigation pour que nous maintenions le cap. Vous avez été le plus bel équipage que j'ai eu l'honneur de guider ! Je remercie tous les enseignants et les équipes pédagogiques qui sont montés à bord et ont apporté leur contribution pour décider des directions et des contrées à explorer. Sans leurs retours, nous aurions sans doute fini par errer dans des eaux troubles. Je salue aussi le travail de soutien indéfectible de la Mission Investissements d’Avenir (MIA) : sans les interventions de Coralie Bajas-Schaefer, le navire Idip aurait eu des difficultés à quitter son port. Qu’elle soit remerciée ici pour son efficacité et sa ténacité à résoudre les problèmes administratifs. Je dois aussi beaucoup à la créativité de Alice Ullmann qui a su donner de belles couleurs à l’Idip et l’habiller de mots évocateurs. Je bénis aussi toutes les petites mains invisibles qui ont trouvé des solutions aux impasses administratives et sans qui nous n’aurions pas pu réaliser notre travail : ce sont nos anges gardiens. Et non des moindres, mes remerciements vont à la présidence de l’Université de Strasbourg qui m’a donné carte blanche pour mener l’aventure.

La deuxième phase qui démarre, dès à présent, sera celle de la consolidation de l’Idip. Les enjeux portent sur la pérennisation, hors IdEx, de la structure et son inscription  dans l’organigramme de l’Université. J’aurai voulu poursuivre l’aventure. Or, ce n’est pas la décision qui a été prise. Malgré la tristesse qui m’habite à l’idée de devoir quitter l’Idip, je reste confiante en l’avenir. L’esprit de l’Idip est là : je peux constater, tous les jours, les effets de la politique de la tâche d’huile qui se répand et se diffuse. C’est sans doute le bon moment pour partir, afin de permettre à d’autres de trouver leur place dans cet écosystème en évolution et d’apporter leur contribution.

Ainsi mes vœux vont à l’ensemble de la communauté de l’Université de Strasbourg. Je vous souhaite de prendre du plaisir à enseigner et de réveiller les pépites d’innovation qui sommeillent en vous. N’ayez pas peur de vous laisser surprendre, ni de vous laisser transformer par ce que le futur nous amène.  De belles aventures de décloisonnement et de transformation nous attendent. N’oublions jamais d’honorer le patrimoine qui est le nôtre et qui fait notre fierté, celui d’être des universitaires.

 

Nicole Rege Colet

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Les DNI (Dernières Nouvelles de l'Idip)

30 juin 2016 : Emergence d'une communauté d'innovateurs

 

La journée du 30 juin 2016, consacrée aux rencontres et aux partages d’expériences autour de l’innovation pédagogique, clôt la première phase de l’Idip, celle de sa mise en route. Après l’invitation de l’été passé à vivre le décloisonnement pendant trois jours afin de s’aventurer dans la transformation de ses pratiques d’enseignement, la journée du 30 juin propose de faire le bilan de cette dernière année et de mettre en valeur les expériences menées pour soutenir les apprentissages des étudiants.

La communauté universitaire recèle de nombreux innovateurs qui s’ignorent parfois. L’occasion sera parfaite pour les repérer et former la communauté des innovateurs qui alimenteront le travail initié par l’Idip et marqueront la prochaine étape de développement de la pédagogie de l’enseignement supérieur à l’Université de Strasbourg.

La matinée est complète. Il est possible de rejoindre l’événement dès 13h30 pour le marché local de l’innovation pédagogique et la conférence finale.  La journée se déroule à la Maison interuniversitaire des sciences de l'Homme - Alsace (MISHA), 5 allée du Général Rouvillois, 67000 Strasbourg.

L'offre de formation 2016-2017

Offre de formation de l'Idip : les nouveautés

L’offre de formation en pédagogie de l’enseignement supérieur de l’Idip se poursuit. Les six cycles de formation seront reconduits au premier semestre de l’année 2016-2017 :

  • Cycle A : Concevoir son enseignement ;
  • Cycle B : Comprendre l’apprentissage ;
  • Cycle C : Développer ses pratiques pédagogiques ;
  • Cycle D : Evaluer les apprentissages ;
  • Cycle E : Elaborer l’offre de formation 2018/2022 autour des compétences ;
  • Cycle F : Développer l’Evaluation des Enseignements par les Etudiants (EEE).

Les ateliers peuvent être suivis de manière indépendante mais pour les cycles E et F il est recommandé de suivre l’ensemble du cycle.

Nouveauté pour cette rentrée 2016-2017 des ateliers niveau 2 pour les enseignants ayant déjà suivi un atelier d’un cycle et qui souhaiteraient aller plus loin.

Le calendrier complet des ateliers avec les descriptifs et l’inscription en ligne seront disponibles sur le site de l’Idip dès la mi-juillet 2016.

Au plaisir de vous retrouver à la reprise

Bon été

Témoignages

De retour du congrès de l'AIPU à Lausanne

La délégation strasbourgeoise au 29ème congrès de l’AIPU, qui s’est tenu à Lausanne du 6 au 9 juin 2016, sur le thème des valeurs dans l’enseignement supérieur, a été imposante avec, en tout, 13 personnes (5 membres de l’équipe de l’Idip, 6 enseignants et 2 étudiantes). Les présentations strasbourgeoises ont été très remarquées car les membres de la délégation ont présenté deux symposiums sur l’innovation pédagogique, animé deux ateliers sur l’approche-programme et présenté neuf communications individuelles sur les effets des pratiques pédagogiques innovantes sur les apprentissages des étudiants et leur sentiment d’auto-efficacité.

Les quatre jours du congrès ont été intenses en débats sur les valeurs de l’enseignement supérieur et comment les incarner, en séances de travail réflexif entre congressistes, en partages d’expérience, en rencontres surprenantes, en promesses de collaborations futures et, bien entendu, en moments conviviaux pendant lesquels découvrir les plaisirs gustatifs de la Suisse et tenter d’apercevoir le Mont-Blanc derrière les nuages. Nous rentrons tous la tête pleine de souvenirs et de projets pour poursuivre le travail et les collaborations commencés à Lausanne : des rapprochements avec d’autres universités sont en cours, des publications sont à l’étude et des rencontres entre conseillers pédagogiques se préparent.

Voici les quelques moments forts et les rencontres qui ont égrenés ces quatre jours de travail :

Catherine Burgy, enseignante à l’Ecole de Sages-femmes

Comme moment fort, je vais citer le matin de ma présentation : j’ai un nœud au ventre, je suis dans une petite zone d’inconfort. Cette présentation me fait sortir de mon domaine de compétence premier. Puis, je vois le regard et le soutien de Simon, l’intérêt de l’assistance. C’est du bonheur ! 

Difficile de choisir parmi toutes les rencontres inoubliables. Je choisis celle avec Viviane Vierset, une conseillère pédagogique belge, un peu atypique, qui, comme moi, a travaillé dans le domaine de la santé, et sur l'articulation théorie-pratique. Nous avons beaucoup échangé et resterons en contact. 


Marion Gaudenzi, conseillère pédagogique à l’Idip

Mon moment fort du congrès a été la présentation de l'expérience vécue à l'Université d'été devant un amphithéâtre plein de regards attentifs, intrigués et curieux. Puis, les échanges et les messages d'encouragements qui ont suivi et qui saluent le travail de décloisonnement réalisé par l'équipe de l'Idip et les participants.

Une rencontre inoubliable. Le premier jour du colloque, la rencontre avec Audrey Dedonder enseignante en école d’infirmière qui travaille avec ses étudiants sur comment s'engager dans le changement.


Laurence Gondet, enseignante-chercheure en Faculté des sciences de la vie

Mon moment fort du congrès a été les visages radieux de Saretta et Marina après notre présentation de Végé-LAB

Une triple rencontre. Rencontre avec deux collègues : Sylvie Gastineau et Raphaël Lami, le duo plein d'enthousiasme de l'Observatoire océanologique  de Banyuls- sur-mer qui ont développé la plateforme e-marin' lab. Rencontre avec un lieu : l'Université de Lausanne (UniL) .... sérénité et plaisir d'apprendre. Rencontre avec un groupe : les participants au congrès, avec leur envie de se bouger, chacun à sa manière, à son rythme...c'est la biodiversité pédagogique !


Marina Ingremeau, étudiante Master Biologie et valorisation des plantes

Mes moments forts sont  la dream team Végé-LAB (avec Laurence et Saretta) présentant le retour des enseignants et des étudiants sur la mise en place du projet dans le master et échangeant avec des personnes d'un peu partout dans le monde. Un moment d'échange très convivial. Puis, présenter le bilan de nos réflexions à quatre, lors de la conférence plénière du dernier jour, et encourager la venue de plus d'étudiants pour les prochains congrès.

Rencontres inoubliables : nous avons eu des échanges très sympathiques avec Raphaël et Sylvie de Banyuls. Ce fut un plaisir de partager notre point de vue étudiant et l'expérience de notre parcours en master avec eux.


Edouard Laroche, enseignant-chercheur en Physique ingénierie

Mes moments forts sont les ateliers pour lutter contre la procrastination, se mettre au travail et y rester. La clôture, une réussite d'animation en grand amphi. Chapeau bas ! Le banquet et la piste de dance. Et non des moindres, ma présentation avec un réel plaisir à partager mon expérience. 

Ma rencontre la plus marquante a été avec Claire Flandrin qui m'a expliqué son expérience dans l’accompagnement de la mise en place de l’approche-programme à la Faculté des sciences de Nantes et qui m'a donné des idées pour ma composante.


Najoua Mohib, enseignante-chercheure à la Faculté des sciences de l’éducation

Mon moment fort est l’ouverture du congrès. Je me revois dans cette assemblée de presque 400 personnes avec le sentiment de faire partie d’une communauté solidaire et engagée dans la transformation de notre enseignement supérieur. 

Ma rencontre inoubliable est avec une jeune enseignante, architecte de profession, passionnée par l’enseignement, venue au congrès pour dénicher de bonnes idées et trouver des sources d’inspiration pour améliorer sa pratique.  J’ajouterai aussi les moments de partage avec les collègues strasbourgeois. 


Saretta Paramita, étudiante Master Biologie et valorisation des plantes

Mon moment fort du congrès  a été de travailler en équipe avec Laurence et Marina pour partager une expérience inoubliable aux gens qui étaient très enthousiastes à nous écouter. 

Ma rencontre inoubliable, c’est avec Raphael Lami et Sylvie Gastineau de Banyuls-sur-Mer qui sont très sympathiques et attentifs aux points de vue des étudiants.


Nicole Rege Colet, Idip

Mon moment fort est la discussion en groupe lors de la synthèse du congrès, le jeudi matin. Avec Marcel Lebrun et trois enseignantes (une Suissesse, une Française et une Québécoise), nous abordons toute l'importance d'incarner les valeurs que nous retenons comme importantes pour développer l'enseignement supérieur.

Ma rencontre extraordinaire, c’est avec Constance Denis, doctorante de l'Université de Sherbrooke. Constance travaille sur l'encadrement des travaux de recherche et la dynamique relationnelle entre un-e doctorant-e et son encadrant-e. Du haut de ces 1m55 elle dégage de l’énergie et du respect pour ce délicat travail qui consiste à encadrer et à soutenir quelqu’un dans une démarche exigeante.


Christian Sauter, conseiller pédagogique à l’Idip

Un moment fort du congrès et une grande performance de nos amis et collègues Suisses : nous faire apprécier leur succulente raclette après une savoureuse et riche fondue fribourgeoise !!! Un pari réussi !

Des rencontres inoubliables lors de nos échanges avec les collègues québécois et, notamment, avec Geneviève Charland, conseillère pédagogique à l’Université Laval de Québec. Nous avons partagé nos approches et nos expériences autour des compétences et des référentiels en formation.


Basile Sauvage, enseignant-chercheur en Maths-info

Un moment fort du congrès a été l'exposé de Jannik Laval et Mathieu Vermeulen, qui ont transposé avec justesse une méthode de gestion de projet en méthode d'animation avec les étudiants. Inspirant, et, cerise sur le gâteau, bien documenté pour les collègues !
Une rencontre inoubliable. Lors du cocktail de bienvenue, avec un collègue enseignant et conseiller pédagogique à Grenoble, nous avons discuté de nos travaux. On parle la même langue. On a les mêmes questionnements. 


Stella Vonie, conseillère pédagogique à l’Idip

Un moment fort du congrès a été l’enthousiasme des enseignants strasbourgeois à échanger avec la communauté de l'AIPU et à communiquer sur leurs expériences.

Une rencontre inoubliable : Helène Meunier et son intérêt manifeste pour la présentation de Marion et moi sur l'Université d'été 2015. Elle organise un évènement similaire à l’UQAM (Université du Québec à Montréal). Ravie d'avoir pu disposer d'un exemplaire du carnet de voyage, elle va s'en inspirer et nous faire un retour afin de partager son expérience.


Simon Zingaretti, conseiller pédagogique à l’Idip

Mes moments forts du congrès sont les communications des enseignants strasbourgeois qui ont fait forte impression dans la communauté !
Ma rencontre inoubliable a été avec l'équipe du Louvain Learning Lab, Université catholique de Louvain, avec qui nous avons beaucoup échangé sur la philosophie et la manière d'accompagner les enseignants.