Édito

L’Idip sans complexe ! Il fallait l’oser. En même temps, nous n’en sommes pas à un jeu de mots près depuis une année que nous existons.  Je m’émerveille de la créativité des personnes que nous rencontrons, de leur capacité à inventer des expressions pour expliquer l’Idip, comme celle d’enseignants « idipisés ». De quoi s’agit-il ? D’un endoctrinement au socio-constructivisme version helvétique ? D’un envoûtement au contact des personnes qui animent l’Idip ?

L’Idip n’est ni une théorie, ni un dogme, ni une nouvelle tribu qui croît au cœur de l’Université de Strasbourg. L’Idip c’est avant tout une expérience et, de surcroît, une approche innovante pour agir et penser autrement l’enseignement et l’apprentissage à l’université. Nous avons l'audace de toutes les formules pour expliquer notre art et notre manière. Nous multiplions les invitations à réfléchir aux changements nécessaires pour renforcer notre plaisir à enseigner et à apprendre, pour prendre soin de notre bien-être au travail et pour créer une communauté universitaire vivante et en mouvement. Avec de telles aspirations, nous pouvons risquer les formules fortes !

Nous ne ménageons pas nos efforts pour faire connaître l’expérience Idip, cette lettre trimestrielle vise à partager nos aventures. J’espère que nos lecteurs y retrouveront l’esprit de l’Idip et que les plus curieux nous solliciterons.  Je compte raconter les trésors d’innovation pédagogique croisés au gré de nos rencontres, signaler nos coups de cœur et faire part d’événements pertinents pour participer au développement de la pédagogie de l’enseignement supérieur.

Nicole Rege Colet, directrice de l'Idip

Les DNI (Dernières Nouvelles de l'Idip)

27ème colloque de l'ADMEE

Le 27ème colloque de l’Association pour le Développement des Méthodologies d’Evaluation en Education (ADMEE) aura lieu à Liège du 28 au 30 janvier 2015. Les membres de l’Idip y présenteront le nouveau cycle sur l’Evaluation des Enseignements par les Etudiants (EEE). Ainsi, sera discutée la philosophie du dispositif d’EEE en tant qu’outil de développement pédagogique pour les enseignants du supérieur. Les contenus des ateliers de ce cycle pourront aussi être présentés et explicités. Par ailleurs, grâce aux diverses interventions, l’équipe de l’Idip aura l’occasion de bénéficier de retours d’expériences d’autres universités ayant mis en place l'EEE. Il sera alors possible d’examiner avec lumière les procédures actuelles mises en place par l’Université de Strasbourg.

Pédagogie de l'enseignement supérieur Tome 2

Le tome 2 de Pédagogie de l’enseignement supérieur : repères théoriques et applications pratiques sortira en décembre 2014. Après un premier tome qui explore les différentes composantes d’un enseignement au service des apprentissages des étudiants, ce second tome évoque ce que l’enseignant peut faire pour se développer au titre d’enseignant du supérieur, comme, participer à une communauté de pratiques ou pratiquer l’observation entre pairs. Des exemplaires seront mis à disposition dans le centre de documentation de l’Idip.

"La pédagogie au service de l'apprentissage des étudiants"

Reproduction avec l'aimable autorisation de l'agence de presse AEF Sur l’année universitaire 2013-2014, plus de 200 enseignants-chercheurs de l’université de Strasbourg ont suivi les 45 ateliers de l’université de Strasbourg, rapporte sa directrice Nicole Rege Colet, professeur suisse en sciences de l’éducation, dans un entretien à AEF, suite à l’inauguration des locaux de l’Institut le 2 juin 2014. L’Idip a été mis en place dans le cadre de l’idex "Par-delà les frontières, l'université de Strasbourg". Nicole Rege Colet en précise les missions, et revient également sur l'EEE (évaluation des enseignements par les étudiants), l'évolution des pratiques pédagogiques à l'université, etc. "Une bonne pédagogie est celle qui est à la fois au service du projet de l’établissement, et au service du projet de formation et d’apprentissage des étudiants", estime-t-elle. Lire la suite de l'article de Pascaline Marion

L'offre de formation

2 nouveaux cycles de formation à l'Idip

Cet automne nous démarrons deux nouveaux cycles de formation. Le premier, l’approche-programme, parfois aussi appelé l’approche par compétences, démarre le 12 novembre. Il traite de l’élaboration de programmes autour des compétences à acquérir au terme d’un parcours de formation. Ce cycle de 5 ateliers s’adresse à toute personne en charge de renouveler un programme ou un parcours de formation. A partir de situations concrètes, nous examinerons le déploiement de l’approche-programme, de l’architecture pédagogique à la construction de situations pédagogiques alignées sur les intentions  déclarées.

Une mention particulière pour l’atelier du 18 novembre 2014. nous proposerons d’analyser les référentiels de compétences et/ou les maquettes de formation existants à la lumière des descripteurs des niveaux de performance à la fin de chaque cycle de formation (licence, master et doctorat) annoncés dans les Dublin Descriptors. Ces derniers sont actuellement utilisés pour penser la réorganisation des formations de niveau master.

Le second cycle, l’évaluation de l’enseignement par les étudiants (EEE), démarre le 27 novembre. Il explorera différentes manières de solliciter les étudiants pour qu’ils fassent un retour sur leur expérience formative et participent à l’amélioration de l’enseignement. Ces deux cycles seront redonnés en mars 2015. Toute personne intéressée sera la bienvenue et il n’est pas nécessaire de suivre un cycle dans sa totalité.

Une mention particulière pour l’atelier du 10 décembre 2014. Le thème de l’atelier est la communication : des études de cas et des jeux de rôles inviteront à réfléchir sur comment parler des résultats d’évaluation avec bienveillance et pertinence de manière à faire de l’EEE un ressort pour le développement et l’innovation pédagogiques.

En savoir plus

Témoignage

Julie Nimtz partage son expérience

Quand l’IDIP a ouvert ses ateliers aux doctorants l’année dernière, j’abordais le deuxième semestre de ma première année de thèse en linguistique anglaise. Pour être honnête, mon objectif initial était de compléter mes heures de formation doctorale.

Je n’avais cependant jamais enseigné auparavant : j’avais obtenu le concours l’année précédente et reporté mon stage pour pouvoir me consacrer à ma thèse. Aussi l’opportunité de réfléchir à mes pratiques pédagogiques – de biens grands mots pour mes balbutiements dans ce domaine –  m’est apparu comme une aubaine. Partager les questions que je me posais après chaque séquence, échanger avec d’autres enseignants d’autres disciplines et avoir le feedback des formateurs m’ont permis de bien vivre ma première expérience d’enseignement.

Cette année, chargée de reprendre un cours magistral de grammaire anglaise, je me suis sentie capable de tester certaines idées que les ateliers avaient fait germer. J’ai souhaité introduire davantage d’interactivité dans un enseignement, traditionnellement du moins, essentiellement frontal.

Loin de prétendre révolutionner le format du CM, je cherche principalement à être plus à l’aise dans ma pratique. Il me semble par ailleurs que c’est essentiellement de méthode et de pratique que manquent les étudiants de première année. C’est pourquoi j’ai déjà essayé de leur faire élaborer une fiche de révision sous ma tutelle et en grand groupe. Ce faisant, j’ai peut-être mis la charrue avant les bœufs, puisque je me suis livrée à cette expérience dès mon deuxième cours (impatience de débutante ?). L’activité n’a pas totalement échoué mais je n’ai eu que peu de retours sur le moment.

En revanche, j’ai continué à proposer à mes étudiants des exercices d’application pendant le CM. Force est de constater qu’à chaque cours, plusieurs osent prendre la parole devant tout le groupe, posent des questions et acceptent de prendre le risque de proposer des réponses. En tout état de cause, je prends plaisir à encourager mes étudiants à être davantage acteurs de leurs apprentissages.