Si vous ne voyez pas ce message, visualisez-le sur votre navigateur

Édito

Valorisation et promotion de l’innovation pédagogique

Ce début d’année 2016 est placé sous le signe de la valorisation de l’innovation pédagogique et la promotion des expériences pédagogiques prometteuses. Cela se traduit, d’abord, par une riche activité scientifique dans le domaine de la pédagogie de l’enseignement supérieur avec, par exemple, le 28ème colloque de l’Admée - Evaluations et apprentissages - qui s’est tenu à Lisbonne en janvier 2016, et aussi le 29ème congrès de l’AIPU - Les valeurs dans l’enseignement supérieur - qui aura lieu début juin à Lausanne. A cela s’ajoutent de nombreuses journées scientifiques organisées dans les universités ou par la Mission de la pédagogie et du numérique dans l’enseignement supérieur (MiPNES) comme les journées nationales de l’innovation pédagogique dans l’enseignement supérieur qui se sont tenues les 31 mars et 1 avril. Il y a encore les conférences de consensus organisées aussi par la MiPNES en collaboration avec l’Institut français de l’éducation (IFE) qui scandent cet abondant programme. L’équipe de l’Idip s’efforce de participer à ces rencontres qui permettent des retours d’expérience précieux et de partager ce qui marche ou ne marche pas en termes de pratiques pédagogiques pour soutenir les apprentissages des étudiants. Peu à peu, nous voyons se constituer une communauté d’innovateurs dans l’enseignement supérieur qui n’hésitent pas à sortir des habitudes pour expérimenter de nouvelles approches. Ce sont autant d’exemples d’un décloisonnement possible même dans un contexte à fortes contraintes.

Les colloques internationaux favorisent les rencontres avec les collègues des autres pays francophones. Nous pouvons à la fois nous enrichir de leurs expériences et aussi établir des collaborations pour mener ensemble des recherches sur les retombées de l’accompagnement des enseignants sur leurs pratiques pédagogiques et sur les apprentissages des étudiants. Sur le plan international, les partenaires de l’Idip se précisent avec des collaborations importantes avec les universités de Genève et de Lausanne en Suisse, l’université catholique de Louvain en Belgique et l’université de Sherbrooke au Québec. Ces collaborations donnent lieu à des symposiums dans les grands congrès où nous pouvons discuter des résultats de nos recherches actions menées ensemble.

Ces colloques sont aussi l’occasion pour les enseignants de présenter leurs expériences innovantes à la communauté internationale. A ce titre, nous avons encouragé les collègues de l’université de Strasbourg à soumettre des propositions au prochain congrès de l’AIPU. Le moment est particulièrement propice puisque la fin de la première phase de l’IdEx voit arriver à maturation les premiers projets lancés. Les pionniers sont entrés dans une phase de récolte de données et d’analyse des retombées, un moment fertile en observations qui méritent d’être partagées et diffusées. La délégation strasbourgeoise au congrès de l’AIPU à Lausanne est conséquente avec 14 personnes, dont deux étudiantes, qui présenteront deux symposiums, deux ateliers et neuf communications individuelles. L’Idip organisera des ateliers pour analyser les résultats des enquêtes menées et préparer les communications.

Après le congrès, nous allons accompagner les enseignants dans la publication de leurs communications dans des revues scientifiques. En effet, la valorisation passe également par la publication et une diffusion aussi large que possible des résultats. Nous savons que les espaces de publication ouverts et accessibles à des non spécialistes de la pédagogie de l’enseignement supérieur sont limités en français. Nous tentons de contribuer à ouvrir les possibilités de publication avec les Cahiers de l’Idip ou en accompagnement par une écriture à quatre mains des projets soumis à la Revue internationale de pédagogie de l’enseignement supérieur (RIPES), la revue officielle de l’AIPU.

RIPES connaît un développement important, le nombre de textes soumis explose ce qui permet de multiplier le nombre de numéros par année. Cette augmentation significative reflète l’intérêt grandissant pour la pédagogie de l’enseignement supérieur en France qui se traduit à la fois dans les expériences menées mais aussi dans les projets de recherche action qui documentent les effets de ces innovations. Les auteurs français sont de plus en plus nombreux, et la qualité des projets présentés est remarquable. C’est ce qui me fait dire que le paysage de l’enseignement supérieur français connaît des frémissements importants qui annoncent assurément des innovations majeures. C’est tout l’intérêt notamment du Prix PEPS (Passion Enseignement et Pédagogie dans le Supérieur) décerné par le ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche qui reconnaît les projets avec des modalités pédagogiques innovantes qui participent à transformer l’enseignement supérieur. Longtemps critiqués, les prix d’excellence de l’enseignement vont sans doute fleurir dans le paysage de l’enseignement supérieur français valorisant, ce faisant, les investissements consentis pour repenser l’enseignement universitaire.

Et pour conclure, l’équipe de l’Idip prend très au sérieux sa mission de valorisation de l’enseignement universitaire. A cet effet, elle organise une journée consacrée à l’innovation pédagogique qui aura lieu le 30 juin 2016. Son ambition est d’offrir une plateforme à tous les innovateurs connus et moins connus de l’université de Strasbourg afin qu’ils puissent présenter leurs projets, et de favoriser, par cette expérience, l’émergence d’une communauté d’innovateurs.

Nicole Rege Colet

 


Réagir à l'édito

Les DNI (Dernières Nouvelles de l'Idip)

Congrès AIPU 2016

En juin prochain, l’Idip participera au 29ème congrès de l’Association Internationale de Pédagogie Universitaire (AIPU) qui aura lieu du 6 au 9 juin à l’université de Lausanne. Le thème choisi est celui des valeurs dans l'enseignement supérieur et sera décliné en trois axes : 1) le développement institutionnel, 2) le développement professionnel des enseignants et 3) les expériences d’apprentissage des étudiants.

Cette année, les conseillers pédagogiques ne seront pas seuls à présenter des travaux : cinq enseignants de l’université de Strasbourg ayant mis en place des innovations dans leurs pratiques sont invités à venir partager, avec la communauté de l’AIPU, leurs démarches et leurs réflexions. Ce partenariat permettra de valoriser les initiatives innovantes ainsi que le travail entre conseillers pédagogiques et enseignants.

30 juin 2016 : Journée de l'innovation pédagogique consacrée à l'émergence d'une communauté innovante

 

L’Idip organise une journée de rencontres et de partage d’expériences innovantes le jeudi 30 juin à la MISHA. Après l’université d’été en juillet dernier et l’invitation à vivre le décloisonnement, nous vous proposons de réfléchir à la manière dont l’émergence d’une communauté innovante à l’université peut conduire au changement. A travers des ateliers, des moments créatifs, des temps informels et collectifs, notre objectif sera de valoriser les expériences innovantes et d’imaginer ensemble des pistes pour faire vivre cette communauté.

Le nombre de places étant limité à 60 pour cette journée nous vous invitons à vous inscrire en envoyant un email à idip-contact@unistra.fr (le repas sera offert).

Nouvelle parution : Comment développer le conseil pédagogique dans l'enseignement supérieur ?

 

La formation et le conseil pédagogique  dans l'enseignement supérieur se développent dans les universités francophones depuis une quarantaine d'années.  Les conseillers pédagogiques sont les  artisans de ce développement ; ils contribuent activement au déploiement de la qualité des formations supérieures et accompagnent l’innovation pédagogique sous toutes ses formes. Le rôle du conseiller pédagogique a connu bien des évolutions au cours des dernières décennies tandis que les pionniers prenaient place dans un paysage de l’enseignement supérieur en mutation. Leurs parcours illustrent l’émergence d’un nouveau métier dans le domaine de la formation et de l’accompagnement. Il était temps de raconter cette histoire et d’en dire plus sur cette nouvelle figure professionnelle qui fleurit dans les institutions d’enseignement supérieur. C’est désormais chose faite !

Comment développer le conseil pédagogique dans l’enseignement supérieur ? est un ouvrage collectif coordonné par Amaury Daele et Emmanuel Sylvestre, tous les deux de l’université de Lausanne. Sorti en avril 2016 dans la collection « Guides Pratiques. Former et se former » chez de Boeck, il décrit amplement le portefeuille des prestations des conseillers pédagogiques. Rédigé par un collectif de 37 conseillers pédagogiques belges, français, québécois et suisses, l’ouvrage s’adresse aux conseillers pédagogiques experts ou novices pour évoquer les multiples facettes de ce métier en constante évolution et pour fournir des recommandations quant à la manière de soutenir le développement et l’innovation pédagogique dans l’enseignement supérieur. Ainsi, les dix-sept chapitres passent en revue les  trois axes principaux de l’activité du conseiller pédagogique : 1) le conseil, 2) la formation et 3) l’évaluation. Une quatrième partie traite du développement professionnel du conseiller pédagogique. Outre des outils pratiques, l’ouvrage présente des lectures commentées. L’expérience de l’Idip est racontée dans le dernier chapitre qui aborde les enjeux de communication pour se faire connaître, surtout lors du lancement d’une nouvelle structure dédiée à la pédagogie universitaire.

Cahiers de l'Idip n°3 : Récits de voyage au coeur du décloisonnement

 

Du 1er au 3 juillet 2015, l’Idip a organisé une université d’été intitulée Vivre le décloisonnement. Les personnes intéressées par l’innovation et le changement en pédagogie universitaire étaient invitées à expérimenter et sortir des sentiers battus. Un semestre après l’événement, 15 participantes et participants reviennent sur leur expérience : l’atelier sur la classe inversée, le quatuor Annesci, la marche empathique, les conférences ou la facilitation graphique de Laure Villemaine. Les témoins de l’aventure du décloisonnement nous font partager leurs moments forts ainsi que les idées mises en pratique dans leurs enseignements.

Leurs témoignages sont rassemblés dans le troisième opus des Cahiers de l’Idip : Récits de voyage au cœur du décloisonnement. Le document est téléchargeable sur le site de l’Idip.

Prix Passion Enseignement et Pédagogie dans le Supérieur

 

Le ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche lance les Prix PEPS (Passion Enseignement et Pédagogique dans le Supérieur). Ce prix est destiné à promouvoir les innovations pédagogiques mises en œuvre dans les différents établissements relevant du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche. Il a vocation à valoriser les acteurs engagés dans la transformation des pratiques pédagogiques ainsi qu’à les diffuser au sien de la communauté de l’enseignement supérieur français.   

Etaient éligibles à ce prix des candidatures individuelles ou collectives. Les lauréats du prix PEPS étaient décernés dans quatre catégories :

  • La catégorie « innovation pédagogique »
  • La catégorie « soutien à la pédagogie »
  • La catégorie « formation tout au long de la vie »
  • La catégorie « recherche en Pédagogie »
L’Idip en tant que structure d’appui au développement professionnel des enseignants-chercheurs et à l’innovation pédagogique a candidaté dans la catégorie soutien à la pédagogie.

Témoignage

L'utilisation du journal de bord

Rémy Gounelle, doyen de la Faculté de Théologie Protestante, explique dans quel contexte les étudiants de M1 ont expérimenté le journal de bord.

Pour accompagner les recherches des étudiants de M1 et les faire entrer dans une réflexion sur leur façon de travailler, la Faculté de Théologie Protestante a mis en place un projet tuteuré, piloté par une équipe de cinq enseignants.

Chaque étudiant élabore une problématique et une bibliographie commentée sur le sujet de son choix ; la résolution des difficultés rencontrées se fait dans le cadre de groupes tuteurés par les enseignants. Les étudiants rédigent ensuite, à destination de leurs pairs, des directives sur la façon d’élaborer une problématique et une bibliographie commentée. Tout au long de ce processus, chaque étudiant élabore un journal de bord. Dans ce document, écrit en « je », il est invité à noter régulièrement tout ce qui peut décrire et expliquer son travail (qu’a-t-il fait ? Pourquoi et comment ?) et à réfléchir à partir de ces écrits : comment réfléchit-il ? Comment travaille-t-il ? Quelles stratégies utilise-t-il ? Donnent-elles les résultats attendus ? Quelles sont ses ressources ? Comment explique-t-il ses réussites et échecs ? Etc. Ce journal de bord s’achève sur une conclusion où l’étudiant revient sur son parcours, analyse ses méthodes de travail et ses marges de progression, interroge son positionnement dans le groupe et envisage l’évolution ultérieure de son travail.

Ce journal de bord était une première pour les étudiants de la Faculté de Théologie Protestante. Après un nécessaire temps d’accoutumance, l’exercice a porté ses fruits. Voici l’écho d’une des étudiantes, Lauriane Kalb :

"La rédaction du journal de bord n’a pas été un exercice facile dans la mesure où c’était la première fois que je réalisais un tel travail. J’ai d’ailleurs rencontré certaines difficultés. Le premier problème rencontré était le temps : il fallait non seulement se prendre le temps d’avancer dans notre travail de recherche afin d’élaborer, petit à petit, notre sujet de mémoire, notre problématique et notre bibliographie, mais aussi se prendre le temps de réfléchir sur la façon dont on avançait dans cette élaboration. Si je n’avançais pas dans mon journal mon travail de recherche, la rédaction du journal de bord se trouvait donc suspendue : il m’a fallu, par conséquent, veiller à ce que les deux exercices soient fait régulièrement et en parallèle.

La deuxième difficulté rencontrée était l’organisation du temps de travail : j’avais tendance à me dissiper dans mon travail de recherche, ce qui s’est certainement reflété dans la rédaction du journal de bord (d’autant plus qu’une certaine liberté nous était accordée pour cette rédaction). Même si j’avais organisé au mieux mon temps de travail en me fixant des objectifs, je me suis pourtant surprise à plusieurs reprises à ne pas terminer ce que j’avais commencé ou à débuter autre chose (en recherchant la réponse à une autre question de ma recherche, sans avoir terminé de répondre à la précédente question que je m’étais posée, par exemple). Au final, en voulant faire plusieurs choses en même temps, j’ai perdu du temps.

Pour terminer, j’aimerais préciser que malgré les difficultés rencontrées, ce journal de bord a été très utile pour l’exercice de la métacognition. En notant régulièrement comment je travaillais, j’ai pu observer rétrospectivement mes progressions et/ou régressions au fil des semaines. J’appréhende désormais davantage ma façon de travailler, ce qui me permettra de rectifier ma méthode de travail au second semestre grâce, entre autres, à la synthèse effectuée en fin de journal de bord ".